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D'autres légendes

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Message par Invité Mar 24 Juin - 13:08



Une autre légende : la papesse Jeanne

Cette légende est nettement plus ancienne que celle concernant le fumeux et fantasmatique débat sur l'existence de l'âme des femmes.
Elle tire son origine d'une polémique ( déjà ! ) entre un dénommé Jean de Mailly, vers le milieu du 13ème siècle, et le " papisme".

En gros, la légende raconte qu'une femme déguisée en homme depuis sa première jeunesse, et entrée dans les ordres sous le nom de Johannes Anglicus ( Jean Langlois ), de Mayence, aurait été élue pape en 855, après Léon IV. Son sexe féminin aurait été connu après environ 2 ans et demi, alors qu'elle accouchait à Rome, en pleine procession ( ! ) .
Une autre version, postérieure, affirme qu'elle accouchait alors qu'elle était sur une chaise percée.
Condamnée à mort, elle aurait été traînée par un cheval - à la manière de la reine Brunehaut - à 2 kms de Rome et enterrée sur place .

La légende est née d'une inscription sur une statue de Junon allaitant Hercule : "PPPPPP", c à d Papirius Patri Patrum Propria Pecunia Posuit , ce qui signifie, en bon latin,: " Papirius l'a érigée de ses propres deniers pour le Père des Pères " ( le Père des Pères était le titre que l'on donnait généralement au grand prêtre de Mithra )

Mais un dénommé Jean de Mailly, vers 1250, en bisbille avec le "papisme" avait donné une autre interprétation, très différente ( ! ) : Papa, Pater Patrum, Partu Papissa Proditus " Le pape, père des pères, révélé comme papesse par son accouchement"
Des célébrités y ont cru, comme Boccace ou Jan Hus.
Ca ne paraissait pas bizarre à ces personnalités que cette papesse, exécutée immédiatement après son accouchement, aurait eu bien du mal à donner le sein à son enfant.
Mais bon, l'époque était à l'anti- papisme de plus en plus virulent. Et en 1561, le protestant Théodore de Bèze en fit un argument très fort contre la légitimité papiste. Argument repris en 1685 par le pasteur protestant "huguenot" Jurieu .
Ensuite, cette légende fut abandonnée, du moins officiellement.

Il n'empêche : on sait aujourd'hui, grâce à cette légende, que, si le pape des catholiques, lors de son élection, s'asseyait ( s'assoit encore ? ) sur une chaise percée, ce n'est nullement pour montrer qu'il en a ( des testicules ! ), encore moins pour montrer qu'il est une espèce de dieu........mais tout simplement pour montrer qu'il n'est qu'un homme, qui doit satisfaire à des besoins naturels, tels que la défécation  D'autres légendes 613948 
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Message par Invité Mar 24 Juin - 13:15

Le prétendu débat sur l'existence de l'âme des femmes
On peut trouver bizarre que les historiens du 18ème siècle finissant, les historiens du 19ème siècle ( Michelet ! ) ou même actuellement des personnes négatrices par principe aient pensé que, jadis, l'Eglise ( catholique, forcément ! ) ait hésité pour savoir si les femmes avaient oui ou non une âme immortelle. Chose surprenante, ces historiens n'ont pas relevé la contradiction pourtant évidente qu'il y avait entre ce prétendu débat sur l'existence de l'âme des femmes et le fait que des dizaines de femmes, dès les premiers siècles du christianisme, bien avant ce "débat", aient été canonisées ( Sainte Marie, Marie-Madeleine, Suzanne, Elisabeth, Geneviève, etc )

Pourtant, ces historiens ont bel et bien cru, pendant un bon siècle, à ce "débat". Alors, d'où vient cette légende noire ?
Le texte que j'ai mis ci-dessous est inspiré d'Alain Decaux et de Jacques le Goff :

Lors de chaque combat livré par les femmes, on affirme qu'en 585, un concile s'est tenu à Mâcon pour trancher d'une épineuse question : la femme a-t-elle une âme ?
On écrit là-dessus comme s'il s'agissait d'un fait historique démontré .
D'autres interviennent alors - non moins opportunément - pour s'écrier qu'il s'agit d'une légende, tout juste bonne, comme toutes les légendes, à jeter aux orties.

Il faut dire la vérité. Si l'on consulte la liste complète des conciles, on s'aperçoit qu'il n'y a jamais eu de concile de Mâcon. En revance, on trouve, en 586 - et non en 585 - un synode provincial de Mâcon. Les "Actes" en ont subsisté. Leur consultation attentive démontre qu'à aucun moment, il ne fut débattu de l'insolité problème de l'âme de la femme. Le synode s'est borné à étudier, avec le plus grand sérieux, les devoirs respectifs des fidèles et du clergé.

Alors? D'où vient cette légende si solidement implantée? N'aurait-elle aucune base ? Si. Le coupable est Grégoire de Tours.

Il rapporte qu'à ce synode de Mâcon, un évêque déclara que la femme ne pouvait continuer à être appelée "homme". Il proposa que l'on forgeât un terme qui désignerait la femme, la femme seule. Voilà le problème ramené à son exacte valeur : ce n'était point un problème de théologie, mais une question de grammaire. Cela gênait cet évêque que l'on dit les hommes pour désigner aussi bien les hommes que les femmes.
L'évêque trouva à qui parler. On lui opposa la Genèse : "Dieu créa l'homme mâle et femelle, appelant du même nom, homo, la femme et l'homme". On lui rappela qu'en latin, homo signifie créature humaine .

Personne ne parla plus du synode de Mâcon jusqu'à la Révolution française. En pleine Terreur, pour défendre les femmes dont on voulait fermer les clubs, le conventionnel Charlier, en une belle envolée oratoire, demanda si l'on était encore au temps où on décrétait, " comme dans un ancien concile, que les femmes ne faisaient pas partie du genre humain."
Le 22 mars 1848, une citoyenne Bourgeois devait franchir une nouvelle étape dans l'altération des textes. A la tête d'une délégation du Comité des "Droits de la femme", elle remettait aux membres du gouvernement provisoire une pétition tendant à obtenir le droit de vote pour les femmes et commençant pas ces mots : " Messieurs, autrefois, un concile s'assembla pour décider une grande question : savoir si la femme a une âme..."
Bouclée, la boucle !
Les quelques lignes de Grégoire de Tours, définitivement déformées, étaient entrées dans le patrimoine définitif de la crédulité publique. "

P.S : je crois avoir déjà posté un article de ce genre ?

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