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La saga des premiers rois mérovingiens

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La saga des premiers rois mérovingiens Empty La saga des premiers rois mérovingiens

Message par Invité Mar 10 Avr - 13:08

Chlodion le Chevelu couronné ( ou nommé ? ) roi(telet) en 428
Mort 448
Il est le fils du mythique Pharamond, dont la biographie se perd dans les brumes de la légende.
Il occupa le pays de Tongres ( dans la Belgique actuelle et étendit les conquêtes de sa tribu, mais sans que l'on en connaisse beaucoup les détails.
Surpris par Aetius, "préfet" des Gaules, patrice des Romains et général de Valentinien III, il fut forcé à repasser le Rhin.
Néanmoins, l'empire étant en pleine déliquescence, il revint peu après, prit Cambrai, Tournai et s'avanca jusqu'à la Somme; il fit d'Amiens sa capitale.
Il fit la paix avec Aetius et apparemment, mena dès lors une vie tranquille.
Encore un roi qu'on connaît très mal, peut-être un chef de bande.
Par contre les incursions franques furent bien réelles.

Par ailleurs, on connaît très bien Flavius Aetius, qui a mis en déroute une tribu de Francs non loin de l'endroit où j'habite actuellement. Ces Francs, pourtant déjà quasiment fédérés en Gaule, célébraient un mariage dans une grande clairière et en étaient au banquet lorsque les "Romains" d'Aetius surgirent et les firent décamper vite fait.
Un contemporain raconte : " Ils ( les Francs ) doivent fuir; ils entassent pêle-même sur leurs chariots tous les apprêts du festin, des mets de toutes espèces et de grandes marmites parées de guirlandes. Mais les voitures et tout ce qu'elles contenaient , et l'épousée elle-même, blonde comme son mari, tombèrent entre les mains des vainqueurs "

Les rapports entre Francs, autochtones gaulois et "Romains" ne furent pourtant pas toujours mauvais. Trois quarts de siècle avant cet épisode, l'empereur Julien l'Apostat s'entourait de Francs et, vers 500, rien ne fit plus plaisir au roi des Francs Clovis que de recevoir, de la part de l'empereur d'Orient, le titre prestigieux de " patrice".

P.S : Aetius était le "patrice" des Romains, c'étaot un titre prestigieux, bien plus que "général". En fait, ça équivalait, à cette époque, à "vice-empereur "


Dernière édition par haroun5962 le Mar 10 Avr - 13:13, édité 1 fois

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Message par Invité Mar 10 Avr - 13:12

Aprè Chlodion le Chevelu, nous avons Mérovée, qui donna son nom à la dynastie mérovingienne et qui fut le grand-père de Clovis.
Il régna de 448 à 458.

Son nom, Mero-Wig, signifie, dans la langue qu'il pratiquait ( le tudesque ) quelque chose comme "éminent guerrier".

Outre le fait qu'il ait donné son nom à la dynastie franque mérovingienne, Mérovée est surtout célèbre pour avoir participé, sous la direction d'Aetius, à la bataille des Champs Catalauniques , en 451.
Attila, le féroce roi des Huns, à la tête d'une coalition de Huns, d'Alains, de Hérules et autres "Scythes", avait envahi la Gaule dans le but avoué de ramener avec lui les Wisigoths fédérés en Aquitaine qu'il considérait comme ses esclaves et également sa "fiancée, la propre soeur de l'empereur Valentinien III, la princesse Honoria.
Bref, il voulait la moitié de l'empire d'Occident.
Mais une coalition de Wisigoths, de "Romains", de Francs..et aussi de Hérules et Huns transfuges l'avaient déjà contraint à lever le siège d'Orléans et le pourchassa jusqu'à la région de l'actuelle Châlons en Champagne.
C'est là, aux Champs Catalauniques, qu'eut donc lieu la bataille qui éloigna définitivement Attila de la Gaule.

Des sources contemporaines disent qu'elle fit 400 000 morts. Mais c'est probablement exagéré; Il n'empêche que " ce fut la plus grande bataille de ces temps-là" nous disent les historiens contemporains. Ce fut une mêlée effroyable de guerriers Huns, Francs, Wisigoths, Hérules, Gaulois, Romains ( il y en avait quelques-uns ), Alains. Tant dans un camp que dans l'autre, car certains Huns combattaient dans les rangs d'Aetius et certains Germains combattaient avec Attila.
L'issue fut incertaine, mais Attila, qui se ruait vers l'Aquitaine pour ramener avec lui les Wisigoths ( qui y étaient fédérés ), fut arrêté par Aetius.
Arrêté, mais non anéanti. Aetius, dont les forces étaient affaiblies, le laissa repartir vers ses campements ( son " ring") .
IL revint l'année suivantes pour piller l'Italie. Il s'était mis en tête de piller Rome, mais l'évêque du lieu, le "pape" Léon Ier, l'en dissuada contre espèces sonnantes et trébuchantes. A noter que Rome n'était plus, depuis longtemps, la capitale de l'Empire d'Occident : la capitale de l'époque en Occident était Ravenne ( c'est là que résidait Valentinien III ), après avoir été Milan. Rome n'était plus, de loin, la plus grande ville de l'Empire romain : il y avait bien plus d'habitants à Constantinople, à Alexandrie, à Antioche aussi probablement, et Rome périclitait.
Pour la petite histoire, il faut savoir qu'aux Champs Catalauniques, Attila avait fait préparer un bûcher ( avec les selles des chevaux ) dans lequel il se serait jeté s'il avait été vraiment vaincu, mais, comme dit précédemment, le patrice Aetius, affaibli par la défection des Wisigoths dont le roi Théodoric, avait été tué, le laissa retourner dans ses steppes.

Il faut aussi préciser qu'Attila n'eut probablement jamais l'idée d'assiéger la bourgade de Lutèce, dont il n'avait rien à faire. S'il "l'évita" et se dirigea vers le sud-ouest, c'est tout simplement parce que c'était l'itinéraire le plus approprié pour aller en Aquitaine !

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Message par Invité Mar 10 Avr - 13:15

Pour continuer la saga des rois francs mérovingiens, voici une anecdote qui se rapporte au grand-père de Clotaire Ier ( donc au père de Clovis ), j'ai nommé Childéric Ier Le 22 mai 1653, un terrassier sourd-muet du nom d'Adrien Quinquin ( rien à voir avec " le p'tit Quinquin" lol ) , qui participait à des travaux de réparations dans l'église Saint-Brice à Tournai, eut un coup de pioche particulièrement heureux.
Il faut se souvenir que Tournai (actuellement en Belgique) était la "capitale" des Francs.
Donc, en creusant dans le sol de la crypte de cette église, il mit au jour cent pièces d'or et deux cents pièces d'argent.
Après avoir alerté un homme fort savant - Jean-Jacques Chiffet - qui se trouvait dans le coin, en continuant de creuser, il exhuma tour à tour un crâne, un poignard, une épée et toute une série d'autres objets.
Il ramassa un sceau sur lequel étaient gravés un portrait d'homme et un nom latinisé : c'est ainsi que l'on sut qu'il s'agissait du sépulcre de Childéric Ier, mort vers 481.
Il trouva 300 abeilles d'or, aux ailes de grenat, munies d'agrafes, qui parsemaient probablement le manteau royal. Il trouva également une tête de taureau portant une svastika ( croix gammée dextrogire ) sur le front, puis une "tête de soleil" auréolée d'une chevelure de rayons, puis une plaque d'argent et un pommeau d'épée ornés chacun d'une "wôëvre" ( serpent mythique) .
Et l'on découvrit également une boule de cristal de 4 cms de diamètre !

Par contre, à ma connaissance, on ne découvrit ni squelettes de chevaux ni squelettes d'esclaves à proximité ( peut-être la coutume franque voulant qu'au décès du roi, on tue son cheval préféré, ses esclaves et ses concubines était-elle déjà du passé ? En tout cas, elle existait encore chez les Huns, les Alains et quelques autres peuplades ( même chez les Wisigohs ) . Lorsque Alaric Ier mourut, vers 411, après avoir pillé la ville de Rome dont il était pourtant l'allié, on tua les esclaves qui s'étaient occupés des funérailles et également ses chevaux )

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Message par Invité Mar 10 Avr - 13:22

Et voici le roi le plus célèbre des Mérovingiens, Clovis Ier ( à noter que le prénom "Clovis" est en quelque sorte l'ancêtre de "Louis".

On ne sait pas au juste quelle est la date du baptême de Clovis et de ses trois mille Francs. On penche plutôt, à l'heure actuelle, vers Noël 499, voire en 506. L'affirmation de Max Gallo, qui écrit que la date du baptême fixée par l'évêque Rémi devait avoir lieu avant le 500 ème anniversaire de la naissance du Christ ne tient pas : le calendrier chrétien n'a été établi - avec une erreur de plusieurs années ! - qu'au 7ème siècle par le moine Denis le Petit ( Dionysius Exiguus ) et Rémi ne le connaissait pas.

Quant au caractère de la douce Clotilde, dont le père et deux frères furent assassinés par son oncle Gondebaud, une anecdote le situe. Elle était bonne catholique ( chose très rare chez les Barbares, généralement chrétiens ariens ou païens ) , elle vivait à Vienne près de Lyon et un beau jour Aurélianus, l'un des envoyés de Clovis, la demanda en mariage. Elle épousa Clovis par procuration, par Aurélianus interposé. C'est ce jour-là que les mariages par procuration, en Gaule puis en France, naquirent .
Donc, une fois Clovis épousé par procuration, elle suivit Aurélianus vers le royaume franc. Mais son tuteur et oncle Gondebaud changea d'avis et lança aux trousses de Clotilde sa soldatesque pour la ramener à Vienne . Un véritable wertern, paraît-il !
En tout cas, lorsque Clotilde et sa suite ne furent plus qu'à douze lieues pour atteindre le royaume franc, lorsqu'elle sut qu'elle était hors de portée des sbires de Gondebaud, elle dit à son escorte : " Donnez-moi un grand sujet de joie : allez à droite et à gauche de la route que nous suivons jusqu'à ce que nous sotons arrivés dans le royaume des Francs. Pillez tout ce que vous pouvez, dévastez tout; brûlez tout le pays burgonde qui nous reste à parcourir ! "

Le chroniqueur Grégoire de Tours, qui écrivit " l'Histoire des Francs" nous dit que : " Ce fut à la lueur des flammes que la fiancée de Clovis arriva près de lui " .

Clovis ne fut pas un tendre. De toutes façons, à son époque, bien peu de politiques, bien peu de dirigeants l'étaient.
Mais il était tout de même " un sauvage de bonne composition".
En effet, il sut subir intelligemment l'influence de sa femme : chose très rare à son époque.
Il accepta de se convertir à la religion chrétienne, non sous sa forme arienne comme la quasi totalité des autres Barbares, mais sous sa forme catholique. Il fallait du courage car, après tout, le catholicisme, c'était la religion des vaincus !
Il reçut de la part de l'empereur d'Orient le titre de " patrice, c'est-à-dire, "vice-empereur" . Peut-être l'empereur d'Orient voyait-il là l'occasion de reconstruire l'empire d'Occident ? Ce n'était pas utopique : des Barbares avaient occupé des postes prestigieux dans le passé ( Ricimer, Argobast, Stilichon, Aetius ) et certains avaient même été patrices . Et on sait qu'à sa mort, on abandonna le principe de la tanistry ( la succession en faveur des colatéraux ), car le royaume de Clovis fut partagé entre ses quatre fils : mais n'était-ce pas ce qu'avaient fait plusieurs siècles auparavant d'illustres empereurs romains, qui en faisant cela ne créaient pas de nouveaux Etats, mais des divisions purement administratives ?

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Message par Monsieur Wu Mar 10 Avr - 13:26

1 - Pharamond



Pharamond monta sur le trône - et le cou à ses
contemporains - en l'an 420 de notre ère.

Les notes que nous avons pu recueillir sur ce monarque
en bois peint sont si mal écrites et tellement mangées aux vers,
que nous hésitons à donner à nos lecteurs des détails que nous
avons plutôt devinés que lus.

On s'accorde cependant à reconnaître que ce roi était
du sexe masculin, ne perdit ses dents qu'à un âge assez avancé, et
resta sur le trône depuis le moment où son peuple l'y plaça
jusqu'au jour où il en descendit, par une circonstance sur laquelle
on ne peut rien préciser sans imprudence.

On ne sait pas au juste s'il eut une femme et des
enfants : mais Tite-Live, Mézeray et bon nombre d'historiens
célèbres assurent qu'il eut une mère, dont il resta le fils
jusqu'à la fin de ses jours.

On n'est pas positivement d'accord sur la durée de son
règne.

Les uns prétendent qu'il n'a jamais existé; d'autres
disent qu'il a régné huit ans. Mais un point sur lequel on est
fixé, c'est qu'il ne chercha pas à agrandir ses Etats, resta
tranquillement au coin de son feu, et fit sa lecture favorite des
contes de Boccace.

On n'a pas non plus de détails précis sur la fin de
ce prince, et cela se conçoit.

Beaucoup d'historiens, ne lui ayant pas reconnu de
commencement, se sont crus dispensés de lui chercher une fin.

Cependant, la mort de Pharamond a été racontée
diverses façons. L'indigestion de haricots rouges est la version la
plus accréditée.

Deux ou trois historiens penchent pour une blessure
mortelle, occasionnée par l'explosion d'un fusil Lefaucheux. Et
enfin, - mais ce n'est qu'une opinion isolée, - Pharamond aurait
succombé à une paralysie de l'ongle du pouce de la main gauche.
Monsieur Wu
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Message par Monsieur Wu Mar 10 Avr - 13:31

2 - Chlodion le Chevelu

Clodion, dit le chevelu, prit la suite des affaires de Pharamond,
après la mort de ce dernier.
On ne sait pas au juste s'il était le fils de son prédécesseur,
ou s'il acheta sa clientèle.

Les opinions sont partagées sur l'origine du surnom de ce roi.
Les uns prétendent qu'il lui fut donné à la suite de la découverte
qu'il fit d'une pommade pour l'épaississement de la chevelure. Les
autres l'attribuent à la manie qu'il conserva toujours de faire
tondre à la malcontent tous les Romains qu'il pouvait attraper.

Quelques annalistes mal informés désignent ce monarque sous le
nom de Collodion Ier, et lui attribuent l'invention de la
photographie. Cette erreur a pu acquérir quelque consistance; mais
elle n'en est pas moins grossière, et nous ne saurions trop la
combattre.

Clodion le chevelu eut, pendant son règne, quelques démêlés
(Oh! pardon!...) avec un nommé Aétius, qui voulait absolument venir
étendre son linge sur le Rhin appartenant aux Francs. Clodion le
Chevelu força Aétius à faire sécher ses gilets de flanelle sur
son territoire.

De même que pour Pharamond, on ne sait rien de bien positif quant
à l'âge, aux moeurs, au caractère et à l'appétit de Clodion le
Chevelu.

Il était, dit-on, d'une humeur assez régulière, et faisait
étrangler tous les jours à peu près le même nombre de ses sujets.

Il avait le plus grand soin de sa barbe, qui était, paraît-il,
d'un roux magnifique, et l'enfermait chaque soir, en se couchant,
dans son étui à parapluie, afin qu'elle ne s'ébouriffât pas,
d'une part, et aussi pour qu'elle ne lui chatouillât pas la plante
des pieds pendant son sommeil.

Ses divertissements favoris étaient la pêche à la ligne, et
l'étude de la guitare, sur laquelle il s'accompagnait avec beaucoup
de grâce, en rendant la justice à son peuple.

A la pêche, quand ça mordait, il entrait dans des accès de joie
enfantine, et se mettait à danser le cancan, exigeant que ses
ministres lui fissent vis-à-vis.

Le poisson qu'il prenait, il l'avalait tout cru, séance tenante,
et donnait aux pauvres de la localité l'argent économisé sur la
cuisson.

Jamais il ne battait ses femmes; quand il avait à s'en plaindre,
il les faisait mariner dans de grands chaudrons, remplis de suif en
ébullition, et en prenait d'autres.

On ne sait rien touchant la fin de son règne ou sa mort.

On suppose seulement que, s'étant un soir endormi, sans nouer,
comme il le faisait d'ordinaire, sa longue chevelure avec une des ses
bretelles, elle lui sera tombée sur la figure au milieu de la nuit
et l'aura étouffé.

De nos jours encore, une petite ville de Normandie montre à ses
visiteurs la corde de la cloche de son église, entièrement tressée
avec un seul des côtés de la moustache de ce roi, pour lequel un
forgeron du temps avait construit un démêloir, dont chaque dent
mesurait onze pouces de circonférence.

Ce démêloir était mis en mouvement par une petite machine à
vapeur.
Monsieur Wu
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Message par Invité Mar 10 Avr - 13:35

Merci, Gérard ;-)



Lorsque Clovis mourut, en 511, après avoir massacré ses collatéraux ( pour sortir du principe de la tanistry en supprimant des rivaux gênants et ainsi favoriser ses enfants ? ) , son royaume fut partagé entre ses quatre fils : Thierry ( né dune première union), Clotaire dont nous allons parler, Childebert et Clodomir, tous les trois nés de Clotilde.
Peut-être voulait-il renouer avec le principe de la tétrarchie chère aux derniers empereurs romains ( des régions autonomes uniquement au point de vue administratif, mais toujours un seul Etat ) ?
Toujours est-il que ses fils ne l'entendirent pas de la sorte et se considèrent indépendants les uns par rapport aux autres. Comme un héritage qu'on partage, en somme .

Childebert, qui mourut en 558, et ses trois frères tirèrent au sort les quatre parts des
états de Clovis. La Neustrie, Capitale Paris lui revient.

Conjointement avec ses frères, il fit à Sigismond, roi des
Bourguignons, une guerre dans laquelle périt Clodomir, et qui amèna
la destruction du royaume des Bourguignons
Il laissa ( sans y participer ? ) Clotaire massacrer les enfants de leur frère Clodomir, roi d'Orléans, dont ils se partagèrent les états. Seul Clodoald, le futur saint Cloud, échappa au massacre.
Il ne laissa que des filles, qui sont exclues du trône par une
interprétation de la loi salique.


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Message par Invité Mar 10 Avr - 13:39

J'arrête aujourd'hui la saga des Mérovingiens, avec Clotaire Ier, et deux de ses épouses, Ingonde et Arégonde

Ecoutons Alain Decaux et Grégoire de Tours

"Un palais mérovingien ne ressemble pas du tout aux futurs "burgs" du Moyen-Age. Ingonde poursuit sa promenade. Elle voit un vaste bâtiment construit en bois, orné de sculptures assez élégantes, et entouré de portiques d'architecture à la mode romaine. Tout autour, une multitude de bâtiments plus petits - mais tous en bois - reçoivent les officiers du palais. Aussi, les vassaux - au vrai, des chefs de bande - qui, avec leurs guerriers, se sont mis dans la "truste" du roi, autrement dit, lui ont juré fidélité.
Plus loin, d'autres maisons, habitées par des familles qui - hommes et femmes- exercent tous les métiers : orfévrerie, fabrique d'armes, tissage, corroyage, broderie, etc. Plus loin encore, des bâtiments d'exploitation agricole, des haras, des étables, des bergeries et des granges, les masures des cultivateurs et les cabanes des serfs du domaine.

Ingonde s'avance sur la route - un chemin plein de fondrières - qui conduit au domaine. Elle attend son mari, le roi Clotaire, dernier des fils de Clovis. C'est un vrai roman qu'a vécu Ingonde; elle se garde bien de l'oublier. Elle est de très humble naissance : une ouvrière.
Clotaire, dont Braine, près de Soissons, est le séjour favori, l'a "distinguée" . Elle n'est pas la première, loin de là ! Clotaire ne tient pas en place : quand il ne fait pas la guerre aux Saxons, aux Bretons, aux Goths de Septimanie, il voyage de Braine à Attigny, d'Attigny à Compiègne, de Compiègne à Verberie. Quand il ne préside pas le synode des évêques gaulois - en prince très chrétien, il y prend grand soin - il passe son temps à recruter ses maîtresses parmi les filles de "fiscalins" . Un fiscalin est attaché au fisc, c'est un domestique dépendant de l'administration royale. Un fiscalin n'est pas exactement un serf, mais sa condition en est très proche. Donc Clotaire aime s'encanailler. Le rêve, pour une fille de fiscalin remarquée par le prince, est de passer du rang de maîtresse à celui de concubine. Ce n'est pas une ambition insensée : les concubines de Clotaire ne se comptent plus. Et, souvent, du rang de concubines, ces femmes passent à celui d'épouses et de reines avec une singulière facilité. Clotaire s'est marié un si grand nombre de fois que les historiens s'y perdent ; C'est ainsi qu'il a épousé Ingonde.

C'est ce même Clotaire qu'Ingonde attend à Braine où l'aubépine est en fleur et l'air plein de chants d'oiseaux...........

Ingonde a une soeur nommée Arégonde. Elle s'est souciée de son avenir. C'est d'un bon naturel. Un jour, elle s'est enhardie à parler d'elle à Clotaire. Elle lui a dit :
-" Le roi mon seigneur a fait de sa servante ce qu'il lui a plu, et m'a appelée à son lit; il mettrait le comble de ses bonnes grâces en accueillant la requête de sa servante . J'ai une soeur nommée Arégonde et attachée à votre service; daignez lui procurer, je vous prie, un mari qui soit vaillant et qui ait du bien, afin que je n'éprouve pas de honte à cause d'elle."
Est apparue, dans le regard de Clotaire, une lueur sur laquelle Ingonde n'aurait pas dû se méprendre !
Il se mit en route pour "assurer le sort" d' Arégonde, la trouva livrée à quelque besogne servile, la trouva " pour le moins aussi belle que sa soeur'
Alors, en homme que n'embarrassent guère les complications, il " la prit avec lui, l'installa dans la chambre royale, et lui donna le titre d'épouse".

C'est le retour de Clotaire, de son voyage auprès de sa soeur, qu'Ingonde attend. De ce qui s'est passé, elle ignore tout. Voici le roi. Les premières effusions passées ( car Ingonde, bien qu'elle trouve son mari un peu brutal, l'aime sincèrement), il s'adresse à elle " avec ce ton de bonhomie sournoise qui était l'un des traits de son caractère".
- " La grâce que ta douceur désirait de moi, j'ai songé à te l'accorder; j'ai cherché pour ta soeur Arégonde un homme riche et sage, et n'ai rien trouvé de mieux que moi-même. Apprends donc que j'ai fait d'elle mon épouse, ce qui, je pense, ne te déplaira pas ."

Cette nouvelle imprévue n'étonna nullement Ingonde :
-"Que mon seigneur fasse ce qui lui semble à propos, pourvu seulement que sa servante ne perde rien de ses bonnes grâces."

Il fallait être philosophe pour vivre au 6ème siècle et être femme !

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Message par Monsieur Wu Mar 10 Avr - 13:40

3 - Mérovée

Mérovée, qui prit un brevet, à l'effet de donner son nom à
tous les rois de sa race, désignés depuis sous le nom de rois
mérovingiens, paraît être le fils de Clodion le Chevelu.

Le chroniqueur Frédégaire rapporte que la femme de Clodion, se
baignant un jour dans la mer, fut séduite par un monstre dont elle
eut Mérovée.

Mais nos informations particulières nous démontrent que ce récit
était une affreuse bourde, contée à Clodion pas sa femme, et que
le monstre en question était premier de rayon dans un magasin de
nouveautés.

Le règne de Mérovée fut marquée par l'invasion des Huns, qui,
sous la conduite d'Attila, et au nombre de 500 000 seulement, vinrent
sans façon s'inviter à manger la soupe sur le territoire des
Francs.

Mérovée, en apercevant la figure farouche du roi des Huns,
s'écria : Quelle drôle de binette a-t-il là ? ... et,
encouragé par la bonne humeur de ses ministres, qui trouvèrent le
calembour charmant, il se rua sur les barbares dans les plaines
catalauniques, et en fit une marmelade, que les historiens les moins
exagérés ont évaluée de 180 000 à 200 000 hommes tués, d'après
le recensement des boutons de tunique ramassés sur le champ de
bataille.

C'est aussi sous le règne de Mérovée qu'une jeune bergère de
Nanterre, nommée Geneviève, devenue depuis la patronne de Paris,
sauva la capitale de la fureur d'Attila, en criant aux habitants,
déjà prêts à quitter la place, en emportant leurs sacs de nuit :

-C'est donc de la limonade que vous avez dans les veines, pour
déménager comme ça avant le terme...

Ces nobles paroles, et une distribution gratuite de sucres d'orge
à l'absinthe ramenèrent les Parisiens au devoir, et la capitale fut
sauvée.

Enfin, après beaucoup d'allées et venues, de trépignées reçues
et rendues de part et d'autres, Mérovée triompha de ses ennemis, et
mourut, laissant à son fils Childéric le royaume dans d'assez
bonnes conditions.

Il y avait ajouté une notable partie de l'Alsace (hélas !...),
de la Picardie et de la Normandie.

L'histoire nous représente Mérovée comme un assez brave homme,
soucieux du bonheur de son peuple et fréquentant peu les cafés.

Il avait un assez bon estomac, dînait le plus souvent possible en
ville, et se faisait très modestement habiller par son concierge.

Une de ses toquades fut de persister à s'éclairer à l'huile, et
de ne jamais vouloir entendre parler du pétrole, malgré les
remontrances de sa femme de ménage, qui lui prêchait sans cesse
cette économie.

Il parlait peu en société, portait des bas de laine en hiver, et
trichait au jeu, si minime que fût l'intérêt de la partie.

Par un article exprès de son testament, il prescrivit qu'on
l'inhumât avec la dernière pipe en Kummer qu'il avait culottée.

Les historiens s'accordent généralement à dire qu'il mourut des
suites de l'abus qu'il fit, pendant soixante-dix-huit ans, de la
méthode Raspail.
Monsieur Wu
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Message par Monsieur Wu Mar 10 Avr - 13:46

4 - Childeric Ier

Childéric, fils de Mérovée, monta à cloche-pied sur le trône,
après la mort de son père. Pendant la première année qu'il y
passa, ce prince, d'un caractère folâtre, libertin et cruel, fut le
scandale de son quartier pas ses excès en tout genre, qui lui
valurent sa radiation du tableau des membres du bureau de
bienfaisance et des cadres de la garde nationale.


Il découchait presque toutes les nuits, courait les bals masqués,
buvait de l'absinthe pure, débauchait les femmes, dont il grisait
les maris; il rendit même impossible, en 457, le couronnement d'une
seule rosière, à Nanterre.


Traduit devant le juge de paix, il fut contraint de s'exiler.

Il se réfugia en Thuringe, emportant avec lui du linge pour trois
mois, et l'espoir de revenir nocer dans ses Etats.

Son valet de chambre Guinomand, qui lui était très dévoué,
probablement parce qu'il lui était dû des gages arriérés, lui
remit à son départ la moitié d'une bague en aluminium, en lui
disant:

-As pas peur, mon vieux ! Je reste ici, et quand je te ferai
parvenir l'autre moitié de cet anneau, c'est que tu pourras prendre
le premier train et revenir.

En effet, Guinomand entortilla tant et si bien un certain
Aegidius, qui avait pris la place de son maître, qu'il lui fit faire
boulettes sur boulettes, et en arriva à soulever le peuple contre
lui.

Alors, il envoya la moitié de la fameuse bague à Childéric, qui
accourut tout essoufflé, flanqua un coup de pied dans le trône, au
moment où Aegidius y faisait son somme et renversa ce dernier les
quatre fers en l'air.

Quand il se releva, encore à demi endormi, Childéric avait pris
sa place et lui tirait la langue.

Aegidius, vexé de ce procédé, demanda son chapeau et sa canne,
et décampa.

Childéric, dont huit années d'exil et des douleurs rhumatismales
avaient un peu calmé l'effervescence, s'occupa alors de mettre un
peu d'ordre dans ses affaires.

Il profita de l'extrême gêne dans laquelle se trouvait l'empire
romain, pour reprendre une partie des provinces gauloises qui lui
étaient soumises. Il mourut de l'audition d'une symphonie de
Beethoven, laissant un fils de quinze ans, Clovis, qui lui succéda;
plus trois filles, dont l'aînée épousa un roi des Ostrogoths qui
la rouait de coups, pendant que les deux autres prenaient un petit
établissement de modes dans une sous-préfecture du département de
l'Aube.

Childéric avait eu ses quatre enfants d'une nommée Bazine, femme
du roi (Notable Commerçant) de Thuringe, à qui il avait été
demander une chambre, lorsque ses sujets l'avaient mis à la porte,
pour cause de tapage nocturne.

C'est de cette manière qu'il paya sa dépense chez cet ami, qui
avait même été assez jobard pour le faire parrain des quatre
rejetons dont il avait augmenté son ménage. On dit qu'il poussa
l'indélicatesse jusqu'à ne pas parler d'entrer, même pour la
moitié, dans le payement des mois de nourrice.

Lorsque Childéric fut rentré dans ses Etats, Bazine quitta les
siens pour venir le trouver, et lorsque le monarque français, la
voyant descendre d'omnibus à sa porte, lui dit, en déguisant mal sa
mauvaise humeur :

-Tiens, nous voilà!... par quel hasard?...

-Vaurien!... lui répondit Bazine, si j'eusse cru trouver, même
au delà des mers et de Fontainebleau, un garnement plus accompli,
plus brave et mieux ficelé que vous, je l'aurais été chercher et
me serais cramponnée à lui!...

C'était flatteur pour le roi de Thuringe, qu'elle avait planté
là, et qui était resté à la maison à écumer le pot au feu.

Mais ces paroles imagées chatouillèrent l'amour-propre de
Childéric, qui n'hésita pas à devenir l'époux (par duplicata)
d'une princesse ayant des principes si romanesques.

Quand au roi de Thuringe, on ne dit pas qu'il fit la moindre
démarche auprès de la gendarmerie, pour réintégrer sa femme sous
le toit conjugal.

Craignait-il le courroux de Childéric, qui passait pour être de
première force à la savate?...

Ou bien, n'était-il pas fâché de voir plus loin de lui une
femme qui faisait très mal la cuisine, et lui refusait trente sous
par semaine pour ses menus plaisirs et son tabac?

C'est ce qui n'a jamais été bien établi.

Childéric nous est représenté comme un prince d'un caractère
faible et se laissant gouverner par sa femme, qui lui faisait broder
des pantoufles à ses moments perdus et l'envoyait au marché.

Il avait un goût marqué pour l'accordéon, faisait quelquefois
de la potichomanie, et apprivoisait des cloportes.

Il mourut, étranglé par un cure-dent qu'il avala par mégarde,
dans un éclat de rire occasionné par la lecture d'un entrefilet du
Charivari.


Il avait un goût marqué pour l'accordéon, faisait quelquefois
de la potichomanie, et apprivoisait des cloportes.
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Message par Invité Mar 10 Avr - 13:49

Le vrai nom de Clotilde était Chrothicildis ( mais certains historiens disent que c'était plutôt Chrodechildis ). Quant à Clovis, c'était Chlodowech. Les historiens latins disaient, avec raison, je crois, que les Barbares avaient un parler incompréhensible !

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Message par Invité Mar 10 Avr - 13:52

Pour bien comprendre la férocité des Francs et autres Germains qui se livraient des guerres fratricides pour le pouvoir, il faut comprendre le système de succession au Pouvoir qui s'appelle la "TANISTRY" .
Il faut comprendre aussi que, contrairement à une opinion répandue, les mères, les femmes en général, poussaient à la roue dans ces meurtres en série;
Nos rois capétiens se succédaient de père en fils aîné, mais, auparavant, les nomades et plus tard les Germains se succédaient de frères en frères, sous la quasi-direction de leur mère. Eh oui !


Pour ceux que cette période de l'Antiquité tardive et du Haut Moyen-Age en Europe occidentale intéresse, je conseille la lecture d'un historien contemporain ( plus sérieux, plus objectif que leurs lointains prédecesseurs du genre Michelet ! )
Par exemple : "Clovis" de Michel Rouche Ou encore "Attila ou la violence barbare" du même auteur
Ou encore "Théodose le Grand" de Pierre Maraval ( je remonte l'Histoire )

Rappelons toutefois que dès Constantin 1er, il y avait des contingents Francs dans les légions romaines, et que Julien 'l'Apostat", le seul empereur qui ait vécu quelque temps à Lutèce était ami de beaucoup d'entre eux .

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Message par Monsieur Wu Mar 10 Avr - 13:54

5 - Clovis Ier

Clovis, quoique encore tout bambin quand il monta sur le trône,
était déjà doué d'un caractère peu endurant. L'histoire du vase
de Soissons - dénaturé, du reste, par presque tous les historiens -
en est une preuve.


Voici ce trait :

Un jour en parcourant son camp, à Soissons, Clovis avisa un de
ses soldats, en train d'accommoder, dans un vase de faïence, deux
litres de haricots qu'il venait d'acheter chez un débitant de la
ville, et qu'il se disposait à s'offrir, pour s'ouvrir l'appétit.

Les haricots, qui crépitaient dans le saindoux avec de gros
lardons, embaumaient l'air à cent pas à la ronde. Clovis, qui
n'avait pris depuis le matin que son café au lait, s'approcha du
soldat et lui dit brutalement :

-Donne-moi tes-z-haricots !

L'Académie n'avait pas encore décidé si l'H serait muette ou
aspirée...

Le soldat, qui n'avait pas froid aux yeux, releva la tête, et
répondit fièrement au roi, en se mouchant sur sa manche :

-Je t'en cède la moitié, mais rembourse-moi douze sous...

Et comme Clovis, aiguillonné par le parfum des lardons,
s'approchait pour prendre la pitance de force, le soldat flanqua un
grand coup de pied dans la marmite, qui se brisa, précipitant dans
le macadam le fricot tout fumant, en disant insolemment au roi :

-T'en auras pas l'étrenne !...

Clovis, ne pouvant dévorer les haricots de son inférieur, dévora
sa honte, et rentra chez lui, en se disant :

Tu me la payeras, celle-là !

En effet, un an après, en passant une inspection de ses troupes,
Clovis aperçut son homme; il s'approcha de lui, et feignant de
trouver une tache à son képi, il le lui jeta à terre...

Le soldat se baissa pour ramasser son meuble; mais aussitôt, le
roi, qui avait son plan, lui allongea un si violent coup de soulier à
cinq pouces au-dessous de la giberne, que le malheureux s'en alla
rouler à onze pas du théâtre du crime...

Clovis, en frappant, avait prononcé ces mémorables paroles:

-Ainsi tu frappas le Vase de haricots de Soissons!...

Ce début donna au jeune monarque un énorme prestige aux yeux de
ses troupes, et influa sur sa destinée toute entière.

A quoi tiennent les choses!... Un coup de brodequin, savamment
appliqué d'une main sûre, peut donner l'immortalité. Tout dépend
des occasions.

Clovis épousa une certaine Clotilde, qui nous est représentée
comme une gaillarde, ayant tout le temps porté la culotte dans le
ménage.

Elle eut un tel ascendant sur lui, qu'elle le décida à embrasser
la religion chrétienne qui était la sienne.

Cependant il fallut, pour obtenir de lui ce sacrifice, qu'elle fût
servie par une circonstance inattendue :

Dans une frottée abominable qu'il était en train de se flanquer
avec les Allemands, à Tolbiac, Clovis s'aperçut que ses soldats
faisaient leur ouvrage avec un peu de mollesse, et étaient près de
faiblir devant les sacs à choucroute.

-Dieu de Clotilde!... s'écria-t-il, je n'ai pas l'honneur de te
connaître!... Mais si tu veux m'accorder la faveur de rosser ces
têtes carrées, je te signe un bail de trois-six-neuf, à ta
volonté!...

Les soldats de Clovis, en entendant parler de trois-six,
retrouvent leur ardeur, fondent sur les Allemands épatés et en font
de la purée.

Clovis reçut le baptême à Reims, et beaucoup de ses seigneur et
de ses soldats en firent autant, adoptant cette mode, comme ils
auraient adopté - venant d'en haut - celle d'un nouveau faux-col ou
d'une nouvelle chaîne de gilet.

O canaillerie des courtisans!... tu as donc été de toutes les
époques!...

Clovis, après la mise en couleur de son âme, s'occupa de mettre
un peu d'ordre dans sa garde-robe et dans les affaires de l'Etat.


Il fit poser des demi semelles à la plupart des souliers de ses
troupes, et créa les assemblées de guerre, dites Champs de Mai, où
tous les soldats se réunissaient une fois l'an, et juraient de ne
point couper leur barbe, qu'ils n'eussent vaincu les capitaines
d'Alaric, roi des Visigoths.

Ce serment à tous crins fit faire une fichue mine aux perruquiers
des compagnies hors rang; mais Clovis, qui ne négligeait rien pour
s'assurer la popularité chez ses sujets, leur accorda, par décret
spécial et comme compensation, le monopole de la tonte de tous les
chiens du royaume, laquelle tonte fut rendue obligatoire par un autre
décret.


On est forcé d'admirer ce tour de force de législation, qui met
à néant, avec un ensemble surprenant :

Le mécontentement des perruquiers militaires;

Et les puces de neuf millions d'animaux domestiques.

Ainsi, les grands princes savent concilier, par leur génie, les
intérêts de leurs sujets avec... les leurs propres... et se
préparer pour la postérité une page gl...

Et ta soeur ?...

Clovis se livra, vers la fin de son règne, à des occupations
assez folichonnes :

Sigebert, roi de Cologne, le gênait ; il le fit tout simplement
occire pas son fils, et – probablement pour punir ce fils d’avoir
assassiné son père, - il le fit expédier à son tour pas de braves
gens qu’il louait au mois pour ce genre de travail. Il est bon
d’ajouter que ces fidèles équarrisseurs n’oublièrent pas de
rapporter à Clovis les trésors de leur victime.

Ce que voyant, Clovis leur dit avec sévérité :

-je vous avais envoyés là-bas pour tuer, et non pour voler !...
Donnez-moi ça tout de même !...

Par ses soins, Cazaric, roi des Belges, et son fils furent
également tondus et enfermés.


Mais le dernier coup de ciseaux n’était pas donné, que Clovis
se dit, en se grattant la nuque :

-Minute !... des crins, ça repousse !... Coupons-leur la tête
avec, c’est plus sûr.

Et sur son ordre, le perruquier, - qui portait toujours sur lui
une hache à deux mains, pour les barbes trop fortes, - fit sauter
les têtes des deux tondus.

Après une coupe de cheveux, c’était raide !...

Comme nous étions loin de la friction à l’eau athénienne !...

Il usa à peu près du même procédé envers Rignomer, roi du
Mans, - qu’il fit égorger, - peut-être parce que ce prince avait
négligé de lui envoyer une poularde le jour de sa fête.


Il mit plus de procédés dans ses rapports avec Ragnacaire et
Reignier, rois de Cambrai.

Au lieu de les faire assassiner, il se les fit amener et les
égorgea lui-même.

Et il ne leur demanda rien pour cette faveur exceptionnelle… Il
leur prit tout.

Il récompensait d’ailleurs les serviteurs qui l’aidaient dans
ses petites opérations… chirurgicales, en leur faisant présent de
bijoux magnifiques, tabatières, couverts, ronds de serviettes, etc.

Seulement…

Au bout de quinze jours d’usage, les commis à la saignée
s’apercevaient que c’était du ruolz, et du ruolz de camelotte.

Quelques-uns allaient réclamer.

-Allez, gredins !... leur répondait-il, c’est encore trop bon
pour des chenapans de votre espèce !...

On n’osait pas répliquer, - et l’on dévorait sa honte et son
alfénide !...

Clovis fut le premier roi qui se fixa à Paris.

Il ébaucha avant sa mort plusieurs plans destinés à embellir la
capitale.

Les principaux étaient l’extension du macadam, la création
d’une compagnie d’omnibus, et le balayage des rues par la vapeur.

Sous le règne de ce monarque, le système pénal était d’une
extrême simplicité.


On rachetait tous les crimes possibles avec de l’argent, selon
la qualité du lésé et celle du coupable.

Ca supprimait les avocats, ce qui n’était pas bête.


Impossible de plaider ; il y avait un tarif.

On trouvera plus bas un extrait de la cote pénale de l’an 507.

Nous tenons cette pièce du petit-neveu de notre trisaïeul, dont
le grand-père était arrière-petit-fils d’un écuyer de la nièce
d’une des filles d’un percepteur des contributions d’Etampes,
fils bâtard lui-même d’un des descendants d’un secrétaire
intime du filleul de la pupille d’un des fils du bottier de
Clovis.

Cette pièce est authentique et encore plus crasseuse.

Les personnes qui désireraient la visiter peuvent le faire très
aisément ; elle est maintenant entre les mains d’un nommé
CHAUSSU-RAVIS, établi savetier dans un petit bourg de
l’arrondissement de Lagny.

Il tient énormément à cette pièce, parce qu’elle est garnie
sur les bords d’une multitude de petites déchirures, qui sont
toutes les mesures de ses clients.

La voici, telle qu’il a bien voulu nous la communiquer.

Nous la traduisons en style moderne, pour faciliter l’intelligence
de ce document et ne pas faire grogner les Auvergnats.

COTE PENALE POUR L’AN 507


Un œil poché par un esclave à un homme libre : amende, 4
livres. La paire : 7 livres. Un œil poché par l’homme libre à
l’esclave : amende, 1 livre, - à payer par l’esclave. La paire :
2 livres, - à payer par l’esclave. Dents cassées par un esclave à
un homme libre : 2 livres la pièce. Le râtelier complet : 50
livres. Dents cassées par un homme libre à un esclave : 1 livre la
pièce, - à payer par l’esclave. Le râtelier complet : 25 livres,
idem. Nez mangé par un esclave à un homme libre prenant du tabac :
30 livres. Nez mangé par un esclave à un homme libre sans tabac :
40 livres. Nez mangé par un homme libre à un esclave, avec ou sans
tabac, à prix forfait : 20 livres, - à payer par l’esclave.
Meurtre d’un homme libre par un esclave : 100 livres. Meurtre d’un
esclave par un homme libre : 50 livres, - à payer par l’esclave
!... Rapports illégaux entre un esclave et l’épouse d’un homme
libre : 20 libres. Mêmes rapports entre un homme libre et la femme
d’un esclave : 40 livres, - à payer par l’esclave. Ordures
déposées sur les boulevards par un homme libre : gratis. Ordures
déposées par un esclave : 1 livre.

Ainsi qu’on le voit, ce système était d’une extrême
limpidité, et les juges pouvaient rendre leurs sentences avec l’aide
d’une simple ardoise et d’un morceau de craie.

On a depuis jugé à propos de changer tout cela ; mais ce qu’on
ne peut nier, c’est l’énorme économie de temps que procurait un
pareil système.

Du reste, les Francs, sous le règne de Clovis, s’étaient déjà
donné une espèce d’avant-goût du Code Napoléon.

L’adultère était sévèrement puni, et l’on étouffait tout
simplement dans la boue, - pour la première fois, - la femme qui
manquait à son mari.

De nos jours, ce délit est devenu très rare.

On n’a presque pas d’exemple qu’un mari dise, en m’absence
de sa moitié :

-Ma femme me manque.

Au contraire.

Les Francs, à cette époque, étaient encore très crédules et
dépensaient volontiers leurs économies à se faire tirer les
cartes, et à se faire dire la bonne aventure.

La dame de pique et le valet de carreau sortant ensemble étaient,
pour ceux qui faisaient des réussites, l’indice des plus grands
malheurs.

Aujourd’hui, ça ne compte plus que pour quarante au bezigue.

Tout dégénère.

Ils croyaient aux devins, aux sorciers et aux miracles. Pour
savoir si leurs femmes leur étaient fidèles, ils faisaient infuser
dans une grande marmite, remplie d’huile bouillante, de l’ail,
des intestins de chevreau, de la camomille, un os à moelle et des
radis noirs (en nombre impair).

Ils prononçaient au-dessus de cette ratatouille, - et au
troisième bouillon, - ces mots cabalistiques :

Suisjisimus cocubinoscumajaunika ?


En se passant la main gauche onze fois de suite sur le crâne, et
en étendant la droite sur le couvercle du chaudron.

Après cette cérémonie, si le mélange ci-dessus donnait du
sirop de groseilles, le mari était convaincu de la fidélité de sa
femme.

Soixante-quinze faux-cols étrangers, trouvés dans le lit
conjugal, ne le faisaient pas revenir sur ce jugement.

La vengeance était leur plus chère affection.

Pour la plus petite épithète malsonnante, ils se plongeaient
leur baïonnette dans le ventre jusqu’à la cinquième génération.

Si l’insulteur n’avait pas de descendants, il tuait ses plus
proches voisins et ses fournisseurs attitrés.

Ils réglaient leurs petits différends d’intérêts par les
mêmes procédés.

Quand un Franc voulait nier à son cordonnier la fourniture d’une
paire de bottines à élastiques, ou à son tailleur un raccommodage
de fond de culotte, il descendait devant sa porte avec l’industriel,
et se flanquait avec lui un ou plusieurs coups de tampon, suivant la
formule.

S’il tombait le fournisseur, la facture était payée.

De là est venue, sans aucun doute, l’habitude qu’ont prise
ces messieurs de vendre à 80 pour 100 de bénéfices, pour se
rattraper du montant des objets qui leur étaient soldés en coups de
poing.

Plus tard, cette législation au croc-en-jambe ayant été jugée
insuffisante, les Francs eurent recours, pour régler leurs comptes,
à un nouveau procédé qu’ils nommèrent : Le Jugement De Dieu

Les jugements de Dieu étaient des épreuves qui avaient pour base
l’eau et le feu.

Un créancier réclamait-il une somme à son débiteur, - s’il
ne pouvait produire une reconnaissance dûment enregistrée, - il
devait se plonger, pendant deux heures un quart, dans une grande cuve
pleine d’eau, la tête en bas, les pieds hors du tonneau.

Après cette épreuve, on le retirait, et on le frictionnait avec
de la pommade camphrée.

S’il persistait dans sa réclamation, sa créance était
reconnue légitime, et son débiteur tenu de le désintéresser.

Pour l’épreuve du feu, il devait entrer tout nu dans un
brasier, où l’on avait préalablement jeté sa facture.

S’il la rapportait intacte, il avait gagné son procès.

Nous avons tenu à insister sur les principes fondamentaux de la
législation de ces époques, peut-être un peu arriérées au point
de vue de nos tribunaux de commerce actuels, mais à coup sûr de
très bonne foi dans la conception et l’application de leurs lois.

C’est à nos lecteurs d’établir leurs comparaisons entre ces
systèmes et ceux mis en pratique depuis.


Ils jugeront ensuite, dans leur sagesse, si maintenant plus
qu’alors nous nous rapprochons de la vérité et de la justice.

Nous devons cependant, tout en laissant libre leur appréciation
sur les faits, leur faire remarquer qu’avec les 30 000 articles qui
composent actuellement nos différents codes, il n’est pas rare de
voir de méchants procès de deux sous durer une dizaine d’années,
et qu’aux époques dont nous venons de parler, on a très peu
d’exemples que la partie perdante, noyée dans la cuve ou grillée
dans le brasier, ait interjeté appel du jugement qui l’avait
condamnée.

Clovis mourut le 27 novembre 511, à l’âge de quarante-cinq
ans, d’un chaud et froid, qu’il avait attrapé l’année
précédente aux courses de Chantilly.

Il laissa quatre fils, qui se partagèrent son royaume avec autant
d’empressement que de mauvaise foi.

Chacun d’eux, en recevant son lot, se promit bien, dans son for
intérieur, de l’augmenter des parts de ses trois frères, en
provoquant, chez chacun d’eux, - ainsi du reste que cet usage était
consacré en ce temps-là, - une colique point d’orgue final, à
l’aide de deux centigrammes d’arsenic, produit pharmaceutique
désigné alors sous le nom de mort-aux-rois.

Le royaume de Paris, étant généralement considéré comme le
plus important, fut joué aux osselets par les quatre fils de Clovis.

Childebert, qui avait apporté dans sa poche un jeu pipé, dut à
ce procédé, que plusieurs historiens se sont accordés à trouver
un peu canaille, de se voir adjuger par le hasard… rectifié à la
grecque, le lot des ses rêves.

Il feignit d’être épaté de ce coup du destin, et refourra
vivement son jeu d’osselets dans son gousset, en se disant à part
:

-ça peut resservir.

Clovis avait régné trente ans, - période parfaitement remplie,
au point de vue du nombre incalculable d’étranglements,
d’empoisonnements et de décapitations, qui furent les principaux
ornements de son règne.

Il eut pour consolation, en mourant, de voir que messieurs ses
fils promettaient de suivre… au moins son exemple.

En effet, jetant après sa mort un coup d’œil sur la
comptabilité paternelle, et n’y voyant figurer que trente-neuf
assassinats de membres de sa famille, ses dignes successeurs
s’écrièrent en chœur :

-Oh ! la la !... Pas de chic, papa. Pas de chic !
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Message par Invité Mar 10 Avr - 13:56

Il faudra que tu me donnes ta source d'infos, Gérard ;-)

Pour terminer sur Clotaire Ier,
qui fut seul roi des Francs de 558 à son décès en 561.
J'ai oublié de dire qu'il avait été l'époux - en plus de Ingonde et Arégonde, de Radegonde, ( sainte Radegonde ). Laquelle, faisant preuve de plus de caractère que les deux autres, finit par quitter son mari violent et sanguinaire et fonda un monastère du côté de Poitiers ( Monastère de la Sainte-Croix, il me semble ) .
Quelques "anecdotes" sur ce personnage :

Il fit brûler dans une chaumière son fils Chramne, révolté
pour la deuxième fois contre lui. Mais il paraît qu'il en eut du remords !
Il laissa quatre fils, Caribert, Gontran, Chilpéric et Sigebert.
Ce fut Chilpéric qui se rendit maître des trésors amassés par son
père à Braine, ainsi que de Paris.

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Message par Monsieur Wu Mar 10 Avr - 13:59

6 - Childebert Ier



Ainsi que nous l’avons dit déjà, le royaume de Paris revint à
Childebert, l’un des fils de Clovis, à la mort de ce dernier.

Ses trois frères se partagèrent le reste du royaume.

Childebert, qui n’avait que treize ans lorsqu’il monta sur le
trône de son papa, sut, par la suite, prouver qu’il avait mis à
profit les enseignements de son prédécesseur.

Tout le temps qu’il resta au pouvoir, il l’employa à se
quereller avec messieurs ses frères, et à faire égorger ceux de
ses neveux ou de ses nièces qui le gênaient en quoi que ce soit.

A part cette occupation, qui était, à ce qu’il paraît, un tic
de famille, ce prince ne fit rien de remarquable.


On s’accorde généralement à le représenter comme une assez
bonne pâte d’homme, très régulier dans son caractère et dans
ses fonctions de toute nature, cultivant le calembour par à peu
près, fort amateur des farineux, et commettant son petit crime tous
les deux jours, bien moins par cruauté que pour ne pas laisser se
perdre les traditions de sa race.

Il mourut un soir de la contrariété qu’il éprouva de ne point
trouver, en rentrant chez lui, ses pantoufles à leur place.

Il ne laissa que deux filles.
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Message par Monsieur Wu Mar 10 Avr - 14:05

7 - Clotaire Ier


A la mort de Childebert, son frère Clotaire, alors âgé de
cinquante-neuf ans, sauta à pieds joints sur le trône, invoquant la
loi salique qui en interdisait l’accès aux filles de Childebert.

Il était, du reste, tellement persuadé de son droit, qu’il se
dépêcha de faire jeter ses deux nièces en prison.

Clotaire, bien plus encore que son frère Childebert, avait hérité
des principes arsenico-poignardo-strangulatoires de Clovis son père.

Il ne régna que trois ans, et encore fut-il, pendant ce court
espace de temps, tourmenté, obsédé par les remords… de n’avoir
pas commis plus de crimes.

Il eut néanmoins la satisfaction de donner le jour à un fils
Chramme, qui marcha dignement sur ses traces.

Chramme commença d’abord par lui manger énormément d’argent
en faisant son droit ; puis, quand son père lui eut retiré la
pension de cinquante écus qu’il lui servait annuellement, et que
Chramme employait tout entière à consommer des prunes chez la mère
Moreau, en compagnie de quelques pieuvres du quartier latin, - il ne
trouva rien de mieux que de chercher à détrôner l’auteur de ses
jours.

Celui-ci, vexé du procédé, se porta à sa rencontre, lui donna
les étrivières paternelles, et, décidé à lui administrer une
correction qui le dégoûtât une bonne fois du crime, il fit
enfermer son rejeton, ainsi que sa famille, dans une chaumière, à
laquelle il mit le feu avec une boite d’allumettes amorphes.

Cette leçon profita entièrement au jeune Chramme, qui ne
recommença plus.

Clotaire, qui était un homme de beaucoup de précaution, avait
toujours plusieurs femmes à la fois.

On raconte à ce propos le trait suivant :

Sa première femme, Ingonde, le pria de trouver un bon parti pour
une sœur à elle ; Clotaire y consentit et alla rendre visite à la
jeune personne. La trouvant de son goût, il l’épousa séance
tenante, et la ramena au domicile conjugal*.

-Bichette, dit-il alors à madame Clotaire, j’ai vu ta sœur, et
comme je lui ai reconnu assez de galbe, je me la suis offerte,
persuadé que je ne pouvais lui trouver un meilleur parti que
moi-même.

Ingonde ne fit pas d’observation ; mais en s’en allant à la
cuisine retourner le gigot de la communauté, elle se dit à
elle-même :

-Eh bien ! mon vieux…, quand je te chargerai de mes commissions,
il fera chaud.

Clotaire employa les derniers temps de son règne à plusieurs
opérations du même genre, toutes marquées au coin de la plus
exquise délicatesse et du respect des principes… de son époque.

Désirant faire une bonne fin, il fit bâtir un grand nombre
d’églises, - ce qui lui attira les sympathies du clergé.

Seulement…

Il préleva d’énormes impôts sur les revenus des ces
établissements.

A ce sujet, il répétait souvent :

-Faisons notre salut !... mais sauvons la caisse !
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