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La Poste: Mort d'un service public

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La Poste: Mort d'un service public Empty La Poste: Mort d'un service public

Message par Invité Mar 25 Jan - 8:23


La Poste réprimande ses « paillassons »

Un reportage sans concession sur les dérives d’un service public.

Le « syndrome de France Télécom » menace-t-il La Poste ? C’est en substance la question que pose le remarquable reportage de Jean-Louis Pérez, La Poste : mort d’un service public ?, diffusé sur Canal Plus dans le magazine Lundi investigation.

« Des suicides ou des tentatives de suicide, dont on peut penser qu’ils sont exclusivement liés à des situations de vies professionnelles, surviennent dans toutes les régions et dans tous les métiers (…) de l’entreprise », détaille un courrier du syndicat des médecins de prévention de La Poste adressé récemment à la direction. Et pour cause, après la suppression de 64 000 postes depuis 2003, l’entreprise harcèle son personnel pour maintenir ses profits.

En interne, on classe les agents par profil, qui vont des « unissons », pour désigner les plus zélés, aux « paillassons » pour les moins reconnus, en passant par les « polissons » et les « hérissons ». On parle désormais d’ « extermination » des mauvais vendeurs, et on chasse les cadres qui ne jouent pas le jeu. « On nous pousse à la faute pour pouvoir nous virer, commente, désabusé, un agent. On est trop chers et pas assez flexibles. »

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Message par Invité Lun 31 Jan - 18:13

Editorial par Jean-Emmanuel Ducoin
Brisons l’omerta !

Combien de suicides à La Poste ? Faudra-t-il que le décompte macabre dépasse les bornes pour que, comme à France Télécom, on finisse par ouvrir les yeux ?

Simone de Beauvoir disait souvent que « la vie garde un prix tant qu’on en accorde à celle des autres,
à travers l’amour, l’amitié, l’indignation,
la compassion ». Demeurent alors les vraies raisons d’agir, de parler. Et aussi de dénoncer ! L’enquête que nous publions aujourd’hui sur le désastre humain à La Poste ne devrait pas constituer une indignation de plus s’ajoutant à tant d’autres, mais devrait bel et bien agir comme une révélation, une mise en alerte, un cri collectif contre la mise en danger d’autrui ! Ce qui se passe en effet chez le « premier employeur de France après l’État », selon la terminologie officielle, a de quoi nous inquiéter et nous révolter. La Poste en plein mal-être ? Beaucoup en sourient. La réalité s’avère pourtant d’une cruauté extrême : stress, ambiance délétère, conditions
de travail dégradées, rapports alarmants des médecins
du travail, managers cruels, harcèlement… et suicides.

Chacun connaît les racines du mal, déjà expérimentées chez France Télécom. La Poste vit une crise identitaire sans précédent. Cette administration, que le monde entier jadis nous enviait, a été récemment transformée en société anonyme par le gouvernement de Nicolas Sarkozy – avec le cortège antisocial qui accompagne la privatisation. Pour décrire ce que les dirigeants tentent de leur imposer, certains postiers en pleine souffrance psychologique, n’hésitent pas à parler de « révolution culturelle ». Les témoignages que nous publions sont éloquents et incarnent les uns après les autres l’ampleur de ce malaise social. Management dur, aveugle, souvent scandaleux. Cadences de plus en plus infernales. Changements de poste (sans mauvais jeu de mots) injustifiés. Logiques libérales mises en place du haut en bas de la hiérarchie, en totale contradiction avec les valeurs et l’éthique des missions de service public d’autrefois. Rappelons qu’avec 13 000 emplois supprimés par an, La Poste a déjà perdu 63 000 salariés depuis 2003...

« La vie, la santé, l’amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ? » Vous vous souvenez ? C’était cynique comme du Laurence Parisot... En cette époque où tous les salariés sont menacés d’être dissous dans l’acide financier, quand toutes les frontières de la douleur ont déjà cédé sous
les assauts du monstre de l’injustice, il faut se rendre
à l’évidence : la souffrance au travail tue beaucoup
ces temps-ci. L’« affaire » France Télécom a levé le voile. Celle de La Poste sera plus grave encore. Évoquant ni plus ni moins une « vague de suicides », les syndicats avancent déjà le chiffre effarant de 70 décès. Faudra-t-il que le décompte macabre dépasse les bornes pour que, comme à France Télécom, on finisse par ouvrir les yeux ?

Comme chaque suicidé à La Poste paraphe
par son sang l’arrêt de mort du service public, chaque souffrance extrême au travail nous parle
d’un monde désaxé sur la gestion et la rentabilité, où
la sauvagerie du chacun-pour-soi tend à effacer le métier bien fait et la qualité fondée sur les règles de l’art,
le vivre-ensemble et la coopération. Figure là tout ce que l’on sait, hélas, de l’évolution des conditions de travail
au sein de l’économie dite « libérale » : la pression,
la précarisation, la subordination, la concurrence entre salariés, l’individualisation croissante des responsabilités, la désaffiliation, l’humiliation, etc. Répétons-le encore
et encore : l’idée que le suicide puisse devenir un acte ultime de résistance nous est insupportable !

Jean-Emmanuel Ducoin

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Message par Invité Lun 31 Jan - 18:14



Social-Eco - le 27 Janvier 2011

évenement. Suicides
Catastrophe humaine en cours à La Poste

Plusieurs postiers se sont donné la mort ces derniers mois alors que l’entreprise publique est en pleine restructuration. Enquête dans les Bouches-du-Rhône où cinq syndicats appellent aujourd’hui à la grève « pour éviter une vague de suicides comme à France Télécom ». Bouches-du-Rhône, envoyé spécial

C’était il y a moins d’un an, le 1er mars 2010. Au terme d’un débat houleux, qui avait mobilisé des centaines de milliers de citoyens contre le changement de statut, La Poste devenait une société anonyme. Son président, Jean-Paul Bailly, promettait alors que ce nouveau statut ne changerait rien aux missions de service public, notamment de distribution du courrier. L’augmntation du capital de l’opérateur postal à hauteur de 2,7 milliards d’euros doit servir à sa « modernisation ». Derrière l’entrée à marche forcée dans le monde de la concurrence, un drame était sans doute déjà en train de se nouer. Du France Télécom, en pire, avec un plan social qui ne dit pas son nom mais promet de supprimer 50 000 emplois d’ici à 2015, en poussant, entre autres, les fonctionnaires à la démission. Une restructuration en accéléré qui amène les syndicats des Bouches-du-Rhône à tirer la sonnette d’alarme.

27 juillet 2010, au treizième étage d’une tour de Marseille, Myriam Roux, quarante-cinq ans, factrice dans le 15e arrondissement, ouvre la porte de son appartement pour partir au travail, se ravise, fait demi-tour puis saute dans le vide. Brigitte Marie, sa meilleure amie, elle aussi factrice dans le même quartier et qui habite à l’étage au-dessus, se souvient d’avoir discuté avec Myriam, la veille du drame : « Sa tournée avait été rallongée, elle était obligée de prendre deux bus pour la réaliser. Elle était très fatiguée et elle se demandait ce qu’elle allait devenir car elle n’y arrivait plus. Son cas avait été signalé à la direction mais tout le monde s’en foutait. Depuis la restructuration du bureau dans le 15e arrondissement, on est vraiment traité comme de la merde ! Myriam avait des soucis dans sa vie privée, mais j’estime que La Poste est responsable au moins à 50 % de son suicide ! »



accusations et restructuration

Robert Palpant, marié et père de deux enfants, lui, n’avait pas de problème dans sa vie privée. C’est en tout cas le sens du courrier qu’il a laissé à son épouse, Michelle, avant d’aller se jeter sous un TGV le samedi 8 janvier. Dans sa lettre d’adieu, ce postier de Vitrolles demande qu’il n’y ait « pas de représentants de La Poste… » à ses obsèques. Le mardi précédent, sa chef d’établissement recevait un fax dans lequel ce caissier, à qui il était reproché d’avoir volé 160 euros dans un monnayeur, se décrivait comme un pestiféré. « Si j’avais eu connaissance de ce fax j’aurais pu alerter un médecin, estime Michelle qui va devoir prouver à la mutuelle de La Poste, et surtout pour son honneur et l’équilibre psychologique de ses enfants, que son mari s’est bien suicidé à cause de sa souffrance au travail. En fait il était épuisé depuis la réorganisation du bureau… Et puis il se sentait accusé dans cette histoire de monnayeur. »

Frédéric Béringuier, secrétaire départemental CGT chargé du pôle enseigne, est plus précis encore : « J’ai connu Robert en 2009 lorsqu’il a fait grève, pour la première fois de sa carrière, contre la restructuration à Vitrolles. Après une nouvelle réorganisation en 2010, son bureau était passé de huit emplois à trois plus un demi-poste en renfort. Robert, c’était le caissier mais on l’appelait MacGyver car il était capable d’accomplir toutes les tâches. Sa charge de travail était devenue énorme. Quant à l’histoire du monnayeur, c’est très injuste qu’on l’ait accusé parce que cette erreur est très fréquente avec ces machines. Robert était un bon agent du service public que la restructuration a fait craquer. »

Patrick Serugne, cinquante-quatre ans, était lui aussi un bon facteur. Il a pourtant été accusé de vol, suite à la découverte d’un colis ouvert dans son bureau de poste à Saint-Victoret où il officiait depuis vingt ans. « À 10 h 30 ce 12 juin (2010) je l’appelle au téléphone pour lui demander s’il avait bien dormi. Il me répond : “Ça va, ne t’inquiète pas.” Une heure après il se tire un coup de fusil en plein cœur ! » raconte Sébastienne, sa veuve, pour qui il ne fait pas de doute que Patrick était de plus en plus mal considéré à son travail : « Il était le plus ancien du bureau mais on lui avait brutalement changé sa tournée pour la rallonger après la restructuration. Il avait perdu ses bons clients, il partait plus chargé et il travaillait deux heures de plus par jour. Il était fatigué, il allait au bureau avec la boule au ventre. Après l’accusation de vol, il a été harcelé. En octobre 2009, il a craqué puis il a dû aller en maison de repos pour dépression. Le 9 juin, le médecin de La Poste lui a quasiment ordonné de reprendre le travail. À une semaine de la retraite ! »

Myriam, Robert, Patrick… À cette liste de postiers morts brutalement en 2010, il faut ajouter ce facteur marseillais qui a fait un infarctus peu après une violente altercation avec son chef d’établissement, et cette guichetière d’Aix, morte en pleine dépression. Les syndicalistes racontent les cas de postiers qui sombrent dans l’alcool, la drogue, les tentatives de suicide qui se multiplient. C’est par exemple le cas de cette jeune femme transférée d’un centre de tri à un bureau mais sur un poste de comptabilité pour laquelle elle ne reçoit aucune formation. Résultat, elle n’assure pas, subit réprimandes et brimades et finit par avaler un tube de cachets pour mourir. La direction de La Poste qui, selon la CGT, « est dans le déni permanent » (1), met sa tentative sur le compte d’une dépression passagère d’après-grossesse ! Ce tableau déjà très sombre se complète par une hausse importante (33 % selon SUD PTT) du nombre d’accidents du travail (hors suicides) et du taux d’absentéisme pour maladie.

Nationalement, la CGT et FO des Bouches-du-Rhône, qui ont entrepris un recensement macabre, comptent plus de
70 suicides de postiers ces derniers dix-huit mois, soit deux fois plus, pour une même période, qu’à France Télécom. Une véritable catastrophe humaine. Une catastrophe annoncée. Au printemps 2010, le syndicat professionnel des médecins de prévention de La Poste écrit au président du groupe, Jean Paul Bailly, décrit « une situation alarmante » et demande « d’engager des actions concrètes pour enrayer ce qui pourrait devenir un processus morbide ». La lettre revendique « une dimension collective et humaine du travail, le respect et la reconnaissance dus à des agents fiers de servir La Poste », autant de « valeurs qui permettent de garder un sens à leur travail ». Mais comme l’écrivait Robert Palpant, justement à propos de son travail : « À l’idée de l’exécuter, ; tu as le moral en marmelade. (…) Si tu dois l’abattre sans pitié, avant d’abandonner ton lit, souhaite voir changer la vie. » Apprenant son suicide, Guy Jean, un ancien cadre de La Poste à Vitrolles, confie : « J’ai l’impression qu’il s’est sacrifié pour que la souffrance au travail soit dénoncée dans toutes ces entreprises qui ne prennent plus du tout en compte le facteur humain mais seulement la rentabilité. »

(1) Nous avons demandé lundi matin
à la direction départementale
de La Poste son point de vue sur
cette vague de suicides. Au moment
où nous mettons sous presse
nous n’avons reçu aucune réponse.

Philippe Jérôme



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Message par Invité Lun 31 Jan - 18:15


La poste. Une première grève antisuicide dans les Bouches-du-Rhône

Les syndicats CGT, CFDT, Unsa, SUD et CFTC appellent à se mobiliser contre la déshumanisation du travail et en soutien aux postiers du 2e arrondissement de Marseille en grève.

Le suicide du caissier de La Poste de Vitrolles, Robert Palpant, plus que les autres qui l’ont précédé en 2010, a provoqué un réel choc parmi les postiers des Bouches-du-Rhône, et sans doute au-delà. Parce que, comme le dit Frédéric Béringuier, de la CGT, qui a l’a bien connu, « ce n’était plus un appel au secours qu’il lançait mais bien son auto-élimination qu’il accomplissait ». Parce que, avant de se jeter sous un train, il a, dans une lettre que son épouse a remise à la police, mis en cause, pour expliquer son geste, les dirigeants de La Poste. Dans un communiqué commun, la CGT, la CFDT, la CFTC, SUD et l’Unsa des Bouches-du-Rhône estiment à ce propos que « les causes du suicide sont liées aux conditions de travail qui se sont fortement dégradées depuis la mise en place de la dernière réorganisation (du bureau de Vitrolles) où plusieurs emplois ont été supprimés ».

De plus en plus nombreux sont les syndicalistes qui font le parallèle entre ce qui se passe à La Poste et le scandale chez France Télécom en 2008 : management par la terreur, départ forcé des salariés ayant le statut de fonctionnaire, casse du service public. C’est en tout cas « pour éviter une vague de suicides comme à France Télécom » que toutes les organisations syndicales de La Poste, à l’exception de FO, appellent aujourd’hui à vingt-quatre heures de grève et à une manifestation (à 10 heures) devant le siège de la direction départementale.

Direction qui se trouve non loin du centre de distribution du 2e arrondissement de Marseille dont les agents, cadres compris, sont en grève totale depuis plus de cent jours ! Après avoir fait la sourde oreille depuis le premier jour du conflit, le 7 octobre dernier, la direction vient de nommer un « négociateur », qui, selon la CGT, en pointe dans cette lutte contre la précarité qui mine le service public, ne souhaiterait négocier que la prochaine restructuration du centre. Or la revendication centrale des syndicats est justement, compte tenu des dégâts humains déjà occasionnés, « la suspension des restructurations en se penchant sérieusement sur les conséquences des organisations du travail et du management mis en œuvre ». L’utilisation abusive d’intérimaires dans les Bouches-du-Rhône est révélatrice, selon les mêmes syndicats, d’une politique de rentabilité à tout prix qui déshumanise l’entreprise. À ce sujet, SUD PTT 13, dans un tract distribué dans les boîtes aux lettres des quartiers nord de Marseille, souligne que les bureaux de poste des 14e, 15e et 16e arrondissements sont devenus « des succursales de l’agence Adecco avec près d’un tiers du personnel en intérim ! ». La Poste pratiquerait aussi le « travail dissimulé » en embauchant des intérimaires qui dépasseraient largement et illégalement les trente et une heures par semaine, fixées par leurs contrats. Bref, comme le dit le comité d’usagers VSP (Vive le service public) de Marseille qui apporte son appui à la grève, « il est temps que les cadres dirigeants sortent de leur bunker pour remplir correctement la mission de service public que nous attendons de La Poste ».

P. J.

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Message par Invité Lun 31 Jan - 18:15


La Poste. « J’ai encore plus envie de me bagarrer »

Maria Traoré, quarante-quatre ans, secrétaire de section locale CGT du 11e arrondissement de Paris.

La Poste n’hésite plus à tomber sur les syndicalistes. Depuis quelques années, avec les restructurations incessantes, nous sommes surveillés de près. Vendredi, je suis convoquée en conseil de discipline. Je risque trois mois de mise à pied, essentiellement pour des faits syndicaux. Une grève spontanée des facteurs a éclaté, les 28 et 29 septembre. Le ras-le-bol lié au sous-effectif a débordé. Une délégation s’est rendue dans le bureau du directeur, qui a ensuite prétendu qu’un de nos collègues l’avait menacé. Le postier a été convoqué le lendemain. La direction l’avait enfermé à clé dans la pièce pour discuter. En gros, on me reproche d’être intervenue pour participer à l’entrevue. Et d’avoir écrit un courrier à la direction Sud du courrier de Paris pour dénoncer la « séquestration » de mon collègue, puis d’avoir ensuite diffusé un tract à partir de ce texte. Mais ce n’est même pas moi qui l’ai signé ! J’aurais également organisé une assemblée générale avant la prise de service, à 6 h 30. Ce qui est faux. En réalité, on veut nous empêcher de dénoncer les conditions de travail intenables. Depuis 2005, près d’un tiers des postes ont été supprimés au centre de courrier. Nous sommes passés de 300 à 200 personnes. En lançant des procédures contre nous, la direction a essayé de faire retomber l’ambiance. Et cela a effectivement découragé quelques postiers de se mobiliser pendant la réforme des retraites. Vendredi, il y a un rassemblement, à 14 heures, avant ma comparution à la direction opérationnelle territoriaux courrier Sud (DOTC), dans le 15e, j’espère qu’il y aura une grosse mobilisation pour maintenir le rapport de forces. Depuis cette histoire, j’ai encore plus envie de me bagarrer.

Propos recueillis par C. R.

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Message par Invité Lun 31 Jan - 18:16

La Poste
Les postiers en état d’alerte à Marseille

Deux cents postiers se sont rassemblés hier contre les conséquences des restructurations. Envoyé spécial.

De Jean-Luc Botella pour la CGT à Bernard Cheval pour la CFTC, tous les syndicalistes qui ont pris la parole hier devant quelque deux cents postiers rassemblés pour dénoncer les conséquences des restructurations délivrent le même diagnostic : la souffrance au travail est principalement responsable des cinq suicides et onze tentatives qui ont eu lieu dans les Bouches-du-Rhône en 2010.

« On assiste à une souffrance atroce », estime Serge Taza, de l’Unsa, pointant un climat de travail délétère avec des managers qui, selon Gilles Boukhalfa, de SUD, ont classé avec mépris les postiers en trois catégories : les polissons, les hérissons et les paillassons ! Les syndicats sont bien décidés à ne pas se laisser faire. La journée de grève d’hier résonnait d’ailleurs comme un droit d’alerte collectif. Pour la suite, les syndicats ont déposé des préavis de grève de 59 minutes dans tous les centres de tri de la région et annoncent des initiatives innovantes, dont l’une en soutien aux postiers du
2e arrondissement de Marseille, en grève depuis 112 jours !



Erratum : contrairement à ce que nous écrivions dans l’édition de jeudi, Maria Traoré, secrétaire de section locale CGT à La Poste, n’a pas dit : « Ce n’est même pas moi qui l’ai signé ! » mais « ce n’est même pas moi qui l’ai écrit ».

Philippe Jérôme

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Message par Invité Lun 31 Jan - 18:17


La poste. La chasse aux fonctionnaires
est ouverte

Dans certains bureaux, le nombre d’intérimaires dépasse maintenant celui des fonctionnaires, que l’on cherche à faire partir. Envoyé spécial.

«Un facteur c’est 35 000 euros par an de salaire, un guichetier, 50 000 euros, alors pour les nouveaux managers de La Poste le compte est vite fait : un licenciement c’est tout bénéfice même s’ils perdent aux prud’hommes », explique Thierry Gras dont les dossiers de postiers virés pour un oui ou pour un non s’empilent sur son bureau de secrétaire départemental CGT chargé des activités postales. Son syndicat a calculé que depuis 2003, 63 000 postes (sur un effectif total d’environ 280 000 agents) ont été supprimés. Dans un premier temps en ne remplaçant pas des départs à la retraite. Mais par des méthodes plus brutales depuis la mise en route, fin 2008 du projet « facteur d’avenir » et autre « plan business » qui prévoit d’ici à 2015 la suppression de 40 % des guichetiers. On pousse cette factrice du
15e arrondissement de Marseille à prendre prématurément sa retraite après avoir saccagé sa tournée et embauché un intérimaire pendant une absence. On accuse de vol un facteur à la longue carrière irréprochable. On conseille vivement à ceux qui ne peuvent pas occuper un poste de travail debout « d’aller chercher du boulot ailleurs » que dans le bureau qu’un manager zélé réorganise.

Les dégâts collatéraux sont considérables. « La charge de travail des facteurs a augmenté en moyenne de 30 % dans les Bouches-du-Rhône », indique Thierry Gras. Dans certains bureaux, le nombre d’intérimaires ne connaissant rien du métier dépasse celui des facteurs avec comme conséquence une explosion des plaintes d’usagers. Le centre de tri de Rognac a perdu, en un an, 100 de ses 160 emplois. « Les gens sont poussés à bout par toutes sortes de pressions, pour ceux qui restent c’est infernal, ils viennent au travail à reculons et beaucoup prennent des antidépresseurs », s’indigne Pascal Pisson, élu CGT au CHSCT, qui ne demande pas moins « que l’on réintroduise les droits de l’homme dans l’entreprise ».

P. J.

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Message par Invité Lun 31 Jan - 18:18

Hé toi, Cathy, tiens bon le coup !

Il en est de même dans les autres pays européens.
J'ai un cousin qui a pris sa retraite en la devançant de 2 ans (on peut le faire en Allemagne) et qui travaillait à la Poste allemande. Il est Allemand.

Il viendra me rendre visite jeudi prochain. Il m'en parlera certainement.

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Message par Invité Lun 31 Jan - 18:36

Ce n'est pas pour moi que je tremble spécialement, car je pense que je trouverais toujours des portes de sorties, mais j'avoue que je suis très vigilante car j'ai un caractère qui pourrait faire de moi une victime de tout ça.
Pour moi la notion de service public est toujours très importante et comme personne n'a conscience que cela a un coût certain et que seul un petit monopole pouvait encore le financer, La Poste a un handicap certain par rapport à la concurrence avec la libération totale et un état qui ne paiera pas.
Elle est plus ou moins obligée d'utiliser ces méthodes si elle ne veut pas couler.
C'est pas la Poste qui est donc à l'origine de tout ça, même si elle est responsable aussi, c'est au dessus, l'état(qui ne protège pas ses fonctionnaires comme il le devrait), et surtout à Bruxelles où ils se contre-foutent des "détails".
La concurrence libre et non faussée pour eux, c'est foutre un handicap sérieux à La Poste, pour permettre aux concurrents de s'installer. Comme ils font actuellement à EDF d'ailleurs.
Ils ont pour objectif de détruire les services publics, et c'est nous qui trinquons qui qui allons payer le prix fort.
La France aurait du arrêter le massacre pendant sa présidence à Bruxelles. Au lieu de ça, ils continuent comme si de rien était.
Enfin, bref, on verra bien où ça mène...

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Message par Invité Mar 1 Fév - 8:36

Ils ont pour objectif de détruire les services publics, et c'est nous qui trinquons qui qui allons payer le prix fort.

L'Europe a été construite par et pour les financiers, les peuples n'étaient pas leur préoccupation

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Message par Invité Mar 1 Fév - 9:28

tamara a écrit:Ils ont pour objectif de détruire les services publics, et c'est nous qui trinquons qui qui allons payer le prix fort.

L'Europe a été construite par et pour les financiers, les peuples n'étaient pas leur préoccupation
Le nez dans leurs chiffres ils sont incapables d'entendre battre des cœurs... 3dsur10

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Message par Invité Jeu 3 Mar - 8:32

reportage sur la 2 sur le malaise des postiers.
à partir d'une dizaine de minute ou cliquer sur le chapitre pour l'avoir direct.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
La preuve est là qu'il considèrent la dépression comme un passage obligé et banal de leurs restructurations.
Comme si la dépression était banal. Comme si le harcèlement moral n'était pas puni par la loi et reconnu comme ayant des conséquences très graves pour les victimes.
Faudrait qu'un procureur ou la sécu porte plainte, pour mise en danger d'autrui et que les instigateurs de ces méthodes en subissent les conséquences. C'est criminel et ça a l'air de les amuser.
Ce qui m'ennuie, c'est que la femme à la fin, qui intervient, est réellement quelqu'un de bien et de très sérieuse dans son boulot. ça m'ennuie qu'ils se servent d'elle pour défendre l'indéfendable. Elle fait ce qu'il faut pour améliorer les choses, mais n'a sans doute aucune idée de se qui se pratique réellement sur le terrain. Je ne vois que ça, la connaissant.
Même les syndicats de cadres montent au créneau, et ils continuent de regarder ailleurs et de nier, ou de ne pas comprendre.
Heureuse quand même que ça se médiatise, car il y a réellement mise en danger psychique et physique car la négation de tout ce qui est tMS, même s'ils en parlent sans réellement organiser les choses afin de les éviter.
Bref, ils sont en train de louper l'occasion de faire les choses bien, et ça me met en rogne.

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